22/07/2019
"Le plan de Salvini pour les 40% : ‘‘Je peux gouverner seul.""
Italie. Revue de presse.
Autonomie régionale – Gouvernement : Les titres de la presse italienne portent principalement sur la question de l'autonomie régionale qui oppose la Ligue et le Mouvement 5 étoiles. Les médias rappellent les demandes répétées de la Ligue pour que les régions du Nord (qu'elle dirige) contribuent moins au titre la péréquation, au financement des régions du Sud : " Autonomie réelle au Nord " (Corriere della Sera), " Conte, objectif important. Autonomie, il est prêt à négocier avec les Présidents des Régions " (La Repubblica)," Rupture sur l'autonomie - Le Nord, nous ne signerons pas. Conte prêt à négocier " (La Stampa), " Régions, affrontement sur les fonds " - " Régions, affrontement sur les impôts " (Il Messaggero - Il Mattino)
Ligne ferroviaire Lyon-Turin (TAV) : le quotidien turinois titre également sur les affrontements qui ont opposés les forces de l'ordre à des manifestants qui s'opposent la construction de la ligne Lyon Turin : " Guérilla NO-TAV, pierre et roquettes contre la police " (La Stampa)
COULISSES, A. Trocino, Corriere, « ‘’Nous avons même attendu trop longtemps’’. Salvini tenté par des élections où il irait seul – Ses proches sont convaincus qu’il arriverait à 40%. Et Giorgetti pousse à la rupture avec le M5S » : «Salvini, après la pression mise par Giorgetti pour qu’il rompe avec le M5S, tergiverse. Mais sa patience est à bout comme il l’a dit hier soir, très dur : ‘’nous avons attendu trop longtemps, qui en Europe est avec Merkel ou Macron ne peut être avec nous’’. Les sondages font bouger les fils et poussent à la crise : le dernier du Corriere le donne à 36%. Le ‘’Russiagate’’ reste en fond. Reste à savoir si le prochain pas sera ou non la rupture. Le plus tranquille au M5S est le secrétaire d’Etat Buffagni, qui dit ‘’les léghistes aboient mais ne mordent pas’’ ».
COULISSES, I. Lombardo, Stampa, « Le plan de Salvini pour les 40% : ‘‘ Je peux gouverner seul ’’ » : « Dans le tumulte psychologique de ces derniers jours, où il semblait à un pas de déclarer ouverte la crise, avant de faire deux pas en arrière et laisser se déchaîner ses deux gouverneurs pit-bulls (Vénétie, Lombardie), Matteo Salvini s’est consolé avec les sondages. ‘’Nous pouvons arriver à 40%’’ a-t-il dit avec ses plus proches collaborateurs. ‘’Je veux essayer’’. Le gouvernement est en danger comme jamais. Ce pourrait être toujours le même scénario, comme dit le Parti Démocrate, ou bien ce pourrait vraiment être la fin. Giorgetti est arrivé à son maximum de patience et son entretien au Quirinal où il a refusé la possible carrière de commissaire européen a été vu comme un signal par les parlementaires de la Ligue : ‘’c’est la fin’’ ont-ils dit. »
ARTICLE La Repubblica, C. Tito: « Le plan B de Salvini. Remplacer le président du Conseil pour éviter le vote » : «‘’ Salvini doit se rappeler que la majorité en Parlement, même si relative, nous l’avons encore‘’ annoncent Luigi Di Maio et les représentants du Mouvement 5 Etoiles. Cela dit, les journées de la Présidence du conseil sont agitées par un soupçon : que le leader de la Ligue ait un plan B par rapport aux élections anticipées, et qu’il pense remplacer le président du Conseil. Le duel serré n’est plus avec Di Maio mais avec Conte, dont le rôle a pris de l’ampleur ces derniers mois en provoquant le mécontentement parmi les membres du Mouvement 5 Etoiles ».
COMMENTAIRE La Repubblica, I. Diamanti « Seul Salvini est l’ennemi de Salvini » : « Salvini risque d’apparaître non plus comme l’homme fort et décisif pour la politique italienne, mais comme un homme et un politicien comme les autres. Malgré les scandales qui évoquent la corruption et la dépendance des pouvoirs économiques, la Ligue ne cesse d’attirer des voix, qui sont même en augmentation ».
ARTICLE, P. Colonnello, Stampa, « La colère de Fontana (Lombardie) et Zaia (Vénétie) : ‘’Conte nous a blessés, ainsi la décentralisation est une farce’’ » : « De nouvelles négociations sont prévues. Conte a décidé de tendre la main aux deux gouverneurs, la nouvelle informelle est qu’il pourrait les voir dès mardi ».
ARTICLE, Il Messaggero, M. Ajello : « Tenaille UE sur la Ligue contre le front pro-russe » : « De mauvaises nouvelles arrivent encore de l’Europe pour la Ligue. Le Parlement européen est en train de réfléchir à la proposition, surtout de la part du groupe socialiste, de créer en septembre une commission d’enquête pour évaluer l’influence de la Russie sur les élections européennes ainsi que sur ses ingérences sur les partis et sur la vie politique des Etats-membres. Et l’initiative européenne pour éclaircir l’affaire des financements russes à la Ligue est en train de démarrer, suite aussi à la préoccupation générale à l’égard des liens entre Moscou et les partis populistes ».
ENTRETIEN, Luigi Di Maio, vice-président du Conseil, Stampa de samedi, « Aucun soupçon sur Matteo (Salvini) et la Russie, le gouvernement continue » : « ‘’Je le dis clairement : il n’y a pas le spectre d’une crise. Le mot crise n’est pas dans le vocabulaire du gouvernement. Aucun changement pro-allemand dans notre attitude au sein de l’UE : nous poursuivons l’intérêt des Italiens, chose que Bruxelles a oublié’’. Sur le PD : ‘’nous n’avons jamais eu de rapports avec un parti pro-austérité qui a contribué à la chute du pays’’ ».
Article Il Messaggero, C.Mangani « Le Viminal aux Français : l’Italie n’est pas votre camp de réfugiés » : « Nouvelle rupture diplomatique : le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, a envoyé une lettre à son homologue français, Christophe Castaner, pour lui communiquer sa décision de ne pas participer à la réunion d’aujourd’hui à Paris sur les migrants, après celle d’Helsinki. Salvini a déclaré que l’Italie n’est plus le camp des réfugiés de Bruxelles, de Paris et de Berlin et qu’elle n’est plus disposée à accueillir tous les migrants qui arrivent en Europe. Les raisons de la décision de Salvini sont les mêmes qui avaient agité le débat à Helsinki, c’est-à-dire l’annonce de la proposition franco-allemande qui affirme qu’il faut faire débarquer les migrants ‘’dans le port le plus proche et le plus sûr‘’. L’affrontement repart précisément le jour où les navires SOS Méditerranée et Médecins sans frontières ont annoncé la reprise des opérations de sauvetage en Méditerranée et devant la Libye ».
ARTICLE, La Repubblica, A. Ziniti « Les vrais nombres des immigrés rappatriés. Environ 500 par mois, 1 sur 4 en Albanie » : « Le Garant des détenus : les migrants que l’Italie renvoie aux pays d’origine sont en baisse. Salvini en avait promis 600 000. Les charters vers la Tunisie (premier pays de personnes arrivées par la mer) sont au ralenti. Et les queues des migrants irréguliers augmentent. ‘’Pour la première fois les rapatriements sont plus nombreux que les débarquements‘’ affirme le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini. Cependant, parmi ces migrants on en renvoie beaucoup moins que ce qu’on devrait ».
ARTICLE Il Messaggero, M. Conti : Commissaire UE, accord encore lointain, s’il s’agit d’un ‘’ technicien ’’, la carte Moavero est probable » : « Après avec renoncé à la fonction de commissaire européen de Giancarlo Giorgetti, la Ligue se prépare à une législature européenne à l’opposition. En effet, la Ligue n’a pas voté Ursula von Der Leyen et maintenant a aussi renoncé à proposer le nom de Giulia Bongiorno. La solution pour la nomination du Commissaire européen pourrait donc être de nature technique plutôt que politique. L’actuel ministre des Affaires Etrangères, Enzo Moavero Milanesi, pourrait être favorisé pour cette nomination, en ayant l’avantage d’être l’expression de l’exécutif et d’avoir une excellente connaissance des mécanismes communautaires ».
ARTICLE, Stampa, « Assaut des anti-TAV : roquettes, feu et pétards, 70 activistes poursuivis » - « Deux nuits d’attaques contre le chantier en Val de Suse. Le Ministre Salvini : ‘’arrestations et accélération des travaux’’ » : « De nombreuses réactions politiques ont suivi les deux nuits d’attaque contre le chantier pour la Lyon-Turin par environ deux cents personnes. Entre autres, A. Cirio, président du Piémont, a déclaré qu’’’aucun acte intimidateur ne serait accepté’’ et que les travaux devaient se poursuivre ».
COULISSES, F. Caparuso, Stampa, « Le M5S ne devrait pas tarder à se rendre aux raisons des pro-TAV, le parti est désormais du côté de la police » : « Le temps de sa bataille politique contre la TAV a fait long feu et Di Maio a pris acte de n’avoir plus d’alliés à ses côtés. Ni sur le front externe, avec les Français jamais vraiment disponibles à abandonner le projet, ni interne. Et il abandonne ainsi, en se rangeant du côté des forces de l’ordre, une des racines du M5S. Le gouvernement français a inséré la Lyon-Turin dans sa loi d’orientation de la mobilité et l’UE a donné sa disponibilité pour augmenter son pourcentage de financements aux travaux. Du coup, le M5S est en net repli, pensant demander une révision du projet. A Turin, des défections pourraient suivre au conseil municipal et la mairesse, C. Appendino, risque de tomber. D’ici le 26 juillet, le gouvernement italien doit donner une réponse à l’UE sur le projet ».
ENCADRE, Corriere, « Airoli (sénateur M5S) : ‘’Le ministre veut bloquer les manifestants ? Qu’il arrête les travaux‘’ » : « A. Airola a un pédigrée anti-Lyon-Turin de plus de dix ans et a déclaré : ‘’Salvini veut arrêter les manifestants anti-TAV. Mais s’il arrêtait les travaux, il n’aurait plus besoin d’arrêter personne’’, tout en se disant contre les violences ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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